Environnement Publié le mercredi 4 janvier 2017
Référence institutionnelle de la loi de reconquête de la
biodiversité, l'Agence française pour la biodiversité a été
officiellement lancée le 1er janvier 2017 avec la parution d'un décret.
Sans attendre, son premier conseil d'administration se réunira dès le 19
janvier prochain. Il s'agit du deuxième grand opérateur de l'Etat en
matière d'environnement avec l'Agence de l'environnement et de la
maîtrise de l'énergie (Ademe).
Le décret du 26 décembre 2016
détaille l'organisation et le fonctionnement de ce nouvel établissement
public qui fusionne l'Office national de l'eau et des milieux
aquatiques (Onema), les parcs nationaux de France (PNF), l'Agence des
aires marines protégées (AAMP) ainsi que l'Atelier technique des espaces
naturels (Aten). Aux 1.200 agents de ces quatre organismes viendront
s'ajouter "50 emplois supplémentaires, dont la moitié dans les parcs
naturels marins", a annoncé la ministre de l'Environnement par un
communiqué.
En revanche, pas de coup de pouce prévu s'agissant des moyens alloués :
le budget de l'Agence est fixé pour 2017 à 225,5 millions d'euros. Pire
encore, la loi de finances rectificative pour 2016 opère en 2016 un
prélèvement de 70 millions d'euros sur le fonds de roulement de l'Onema
amputant d'autant les capacités d'action de la nouvelle Agence. Le défi
est pourtant de taille : "60 % des espèces sont en situation défavorable
en Europe où, en 30 ans, 420 millions d'oiseaux ont disparu", rappelle
Hubert Reeves, son président d'honneur.
Pour enrayer l'érosion de la biodiversité, cet opérateur central est
investi "de nombreuses missions au plus près des territoires", souligne
Ségolène Royal. L'Agence devra ainsi affirmer son rôle dans la
préservation, la gestion et la restauration de la biodiversité au
travers d'actions concrètes telles que la collecte et l'accessibilité
des données, l'animation des systèmes d'information, le pilotage de
programmes d'études ou de recherches, l'appui technique aux services de
l'Etat et aux collectivités ou encore l'accompagnement des acteurs
socio-économiques et le soutien financier à des actions partenariales.
Entrent également dans son champ de compétence l'animation des
stratégies nationales, l'action internationale et les actions de
sensibilisation, de mobilisation citoyenne et de formation
professionnelle. La nouvelle structure se voit également chargée
d'appuyer la gestion d'aires protégées et la préservation des
continuités écologiques, d'assurer des missions de police de l'eau et de
l'environnement, de suivre les mesures de compensation et de lutter
contre les espèces exotiques envahissantes.
Composé de 43 membres répartis en cinq collèges (dont seulement trois
représentants des collectivités territoriales), son conseil
d'administration devra notamment se prononcer sur la création des parcs
naturels marins. Un conseil scientifique l'assistera dans la définition
de la politique de l'établissement. Le comité national de l'eau, le
comité national de la biodiversité et le conseil national de la mer et
des littoraux auront également un droit de regard sur le contrat
d'objectif et les orientations stratégiques de l'établissement.
Le nouvel organisme s'articule autour de trois pôles nationaux à Brest, Montpellier et Vincennes. Son organisation territoriale, y compris outre-mer, comprendra en outre des antennes de façade maritime, des directions régionales (ou interrégionales) et des services départementaux (ou interdépartementaux). Conjointement avec l'AFB, les régions pourront ainsi mettre en place des agences régionales, notamment sous la forme d'établissements publics de coopération environnementale. Ces délégations - auxquelles pourront notamment s'associer les départements au titre de leur compétence en matière d'espaces naturels sensibles - exerceront tout ou partie des missions de l'Agence, à l'exception des missions de police de l'environnement.
Philie Marcangelo-Leos / Victoires-Editions
Référence : décret n° 2016-1842 du 26 décembre 2016 relatif à l'Agence française pour la biodiversité, JO du 27 décembre 2016, texte n° 3.