Faut-il se priver de miel pour sauver les abeilles sauvages ?
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LE SERVICE DE POLLINISATION EST ESSENTIEL Les abeilles domestiques assurent 15 % de la pollinisation tandis que leurs cousines sauvages garantissent le rendement de près de 75 % des cultures agricoles, soit une rente de 265 milliards de dollars par an au niveau mondial. Aussi faut-il distinguer le rôle et le fonctionnement de ces deux populations qui se nourrissent des mêmes aliments le nectar, le pollen des fleurs et l’eau. L'abeille sauvage est solitaire, et très pollinisatrice autour de son habitat (quelques centaines de mètres). L’environnement est important pour l'abeille domestique, il l’est encore plus pour l'abeille sauvage car son rayon de butinage est plus limité, qu’elle doit trouver des endroits propices à la nidification et que ses besoins alimentaires sont supérieurs. L'abeille domestique de nos régions (apis mellifera) connue sous le nom d'abeille noire vit en société (30 à 50 000 individus/ruche). Elle produit du miel d'où son intêrêt économique mais elle est moins pollinisatrice que l'abeille sauvage. Son aire de butinage varie de 1 à 3 km voire 15km en cas de disette, autour de la ruche . De fait, sur un territoire donné, l’abeille domestique est en concurrence avec l’abeille sauvage et pourrait participer à son déclin. Des études prouveraient l’impact sur sa population par la compétition sur les ressources, les aires et les périodes de butinages, mais aussi la transmission d’agents pathogènes et les modifications florales contribuant ainsi à l'érosion de la biodiversité... en savoir + |
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Origine de ce miel ??? |
UN ENCADREMENT REGLEMENTAIRE INSUFFISANT
Mais le miel est un produit recherché. La demande est largement supérieure à la production (la part de miel français est de 25 % dans toute la commercialisation nationale) ce qui incite des négociants peu scrupuleux à la fraude en raison notamment de l’insuffisance de précision de la règlementation. Une partie des 40 000 tonnes que consomment chaque année les Français n’est, en fait, que du sucre amélioré. Le minimum obligatoire des mentions portées sur les étiquettes se limite à quatre informations : le nom du produit, le nom de celui qui le met en vente, le poids net et l’origine géographique. Mais à côté de ces inscriptions figurent parfois des informations ambigües voire trompeuses telles que : « Originaire de l’UE et hors UE» (cf image ci-contre). Ce qui signifie que le miel provient de n’importe où... en somme, qu’il est mélangé. Parfois même frelaté. C’est-à-dire élaboré à partir de sirop de sucre dilué ou coupé avec d’autres sirops comme le sirop de maïs, de riz ou de sucre, tout simplement pour gonfler le volume du produit. La présence d’AOC (appelation d’origine contrôlée) apporte un supplément de garantie sachant qu’en France seules cinq régions disposent de ce label (la Corse, les Cévennes, la Provence, Le sapin des Vosges, l’Alsace). Enfin l’indication d’agriculture BIO (cf logo ci-contre) constitue la meilleure garantie (zone non polluée, élevage des abeilles exclusivement avec des produits BIO, pas d’utilisation de produits de synthèse) Malgré tout, ce cadre règlementaire s’avère insuffisant pour réduire la fraude et les consommateurs et les professionnels français réclament à juste titre une règlementation plus stricte de l’étiquetage. .... en savoir + |
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HOTEL A INSECTES ET UNE RUCHE ESSAIM |
UNE CONTRIBUTION DETERMINANTE DES CITOYENS comme consommateur : Compte-tenu des insuffisances de la règlementation il lui revient d’être vigilant lors de ses achats de miel. Il doit l’être aussi pour le choix de son alimentation car la plupart de ses repas, sont constitués de produits d'origines végétales (fruits,légumes et graines à l’exception des céréales (blé, riz,...)) , qui dépendent des pollinisateurs. L'examen des repas quotidiens ( voir exemple de petit-déjeuner, déjeuner, dîner) met en évidence cette dépendance et son impact sur la sécurité alimentaire. comme apiculteur amateur ou citoyen : Selon l'observatoire de la production de miel et de gelée royale de France Agrimer (chiffres 2018 publiés en juin 2019 ) les producteurs familiaux (1 à 49 ruches) représentent 92,5% (52508) de l'ensemble des apiculteurs (56773) et seulement 31% (414100) en nombre de ruches (1 333 242). Ces apiculteurs amateurs contribuent par leur nombre et leur action à la sauvegarde du patrimoine domestique et naturel. Ils créent des ruches de loisir (abeille domestique) et/ou des hôtels à insectes (abeilles sauvages) apportent leur concours aux observatoires locaux. Leur action participe à la lutte contre le déclin de ces populations. En associant loisir, économie et écologie ils constituent un geste propice à l’acculturation des citoyens à un modèle de société plus résilient et leur rôle s’avère pertinent pour orienter les politiques publiques . en savoir + |
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UNE FILIERE FRAGILE
La France est déficitaire d‘environ 75% de sa consommation totale de miel. Les principaux pays importateurs sont l’Ukraine, la Chine , l’Argentine et l’Espagne. Il a été démontré en Europe que le nombre d’abeilles domestiques est insuffisant pour couvrir les besoins en pollinisation des cultures. Le cheptel domestique doit donc être soutenu pour répondre à la demande des consommateurs et aux besoins de pollinisation. Au niveau d’un territoire l’enjeu consiste, à organiser en termes d’habitat (nidification pour les abeilles sauvages) et de nourriture (cultures , haies, flore…) la cohabitation entre les populations sauvages et domestiques tout en accroissant leur nombre. Dans ce contexte le partage de l’espace devient conflictuel notamment en ville. L’hétérogénéité des acteurs (professionnels, amateurs) accroît la difficulté d'organisation d’autant plus que les apiculteurs doivent aussi composer avec un environnement ( agriculture industielle, produits phyto sanitaires, maladies, prédateurs , ressources florales ….) qu’ils ne maîtrisent pas ou peu. En savoir + |
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