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La Lettre d'information d'ADD21 du 2éme trimestre 2016 logo Pour nous rejoindre, nous soutenir, ou adhérer (10€/an) => cliquez-içi
A l'heure où la 21 ième conférence des Nations Unies sur le climat (COP 21) est en cours de ratification, les citoyens s'interrogent sur sa traduction dans les faits. La prise de conscience par l'ensemble des nations des enjeux relatifs au changement climatique et à l'érosion de la biodiversité, a suscité quelques avancées écologiques significatives. Mais hélas, et l'actualité en témoigne, trop d'acteurs économiques, dénient encore la réalité, au risque de ne pas se donner les moyens de s'adapter et de péricliter.
La lettre vous propose de passer en revue quelques aspects essentiels pour un développement durable.


La Restauration de la Qualité DE L'EAU et des SOLS est une PRIORITE !

L'épandage des engrais et la pulvérisation de produits phytosanitaires et des pesticides, notamment par l'agriculture industrielle, polluent les eaux de ruissellement qui à leur tour polluent la terre (cf infra) et la stérilise.
Or tous les services écologiques (d'approvisionnement en eau, bois...; de régulation du climat, de la pollinisation...; culturels paysages...etc) dépendent des sols. La restauration de leur qualité est vitale pour la préservation de la biodiversité et l'adaptation au changement climatique (piégeage du CO2). Elle s'impose donc comme une priorité à tous les acteurs responsables de la société : Producteurs, Industriels, Pouvoirs Publics, Consommateurs.
Les articles ci-après montrent l'ampleur des dégâts et le chemin à parcourir pour aboutir.

conso azote Pollution par les ENGRAIS azotés et les produits PHYTOSANITAIRES :
coûts et solutions . !

L'agriculture industrielle pollue et coûte cher à notre société. La France est le premier pays consommateur d’engrais minéraux de l’Union européenne (2,2 Mt d’azote d’engrais minéraux consommés en 2013) et le deuxième en matière de produits phytosanitaires (66,7 Mt de produits phytosanitaires vendus en 2013). Ce niveau de consommation est à mettre en regard de la production agricole française (18 % de la production européenne) et de la surface agricole utile (16 % de la surface agricole utile de l’Union européenne).
Toutefois, l’étude du bilan de la circulation de l’azote dans l’agriculture fait apparaître des quantités non négligeables d’azote en excès, qui pourraient atteindre 1,5 Mt par an, non assimilées par les plantes et rejetées dans l’eau, dans l’air ou stockées dans le sol. ==>cf Etude du Commissariat Général du Développement Durable de décembre 2015

Situation des NAPPES D'EAUX SOUTERRAINES au 1er janvier 2016

La plus grande partie des nappes phréatiques (55%) affiche un niveau inférieur à la normale. La situation traduit, sur la plus grande partie du territoire, une période de recharge hivernale des nappes déficitaires, ce qui est assez exceptionnel à cette période de l’année.
=> 13/01/2016 - Lire la note d'information du BRGM (Bureau de Rcherches Géologiques et Minières)

Nitrates : la France engage la révision de son programme d'actions nationales.

En exécution de l'arrêt de la Cour de Justice de l'Union Européenne du 4 septembre 2014, où elle avait épinglé la France pour manquement à ses obligations de lutte contre la pollution aux nitrates , le ministère de l'Environnement élabore un programme d'actions nationales à mettre en œuvre dans les zones vulnérables afin de réduire la pollution des eaux par les nitrates d'origine agricole. en savoir + (cf journal des communes du 13 04 2016)

Un impératif juridique pour une économie durable !
Face à l'impunité des multinationales en cas d'atteinte à l'environnement ou aux droits de l'homme Une Loi sur le devoir de vigilance s'impose !

Après la marée noire de l'Erika (1999), la catastrophe sanitaire de Bhopal (1984), l'effondrement du Rana Plaza (2013) ou encore les nombreuses victimes des conditions de travail sur les chantiers de construction de stades pour la la Coupe du monde au Qatar en 2014 ( (cf france tvinfo 10 06 2015), les Français estiment (3 sur 4 - sondage CSA 01 2015) que les multinationales doivent être tenues juridiquement reponsables des atteintes à l'environnement et aux droits de l'homme perpétrées par leurs filiales ou sous-traitants à l'étranger.
Selon le même sondage 95 % déclarent que ce genre de catastrophes humaines ou environnementales pourraient être évitées si les entreprises multinationales prenaient plus de précautions.
Les consommateurs et les citoyens, de plus en plus informés et attentifs au respect de l'environnement et des droits humains, souhaitent que les produits qu'ils achètent soient élaborés de façon responsable. Ils veulent des garanties sur l'origine des produits et les conditions de leur fabrication. Le devoir de vigilance jouerait donc un rôle de prévention et d'information et permettrait de répondre à ces attentes. En France un texte de proposition de loi a été adopté le 30 mars 2015 par l'Assemblée Nationale et de nombreux pays européens et l'ONU travaillent aussi sur ce sujet.
=>cf infographie de l'association SHERPA qui promeut ce texte



C'EST DEMAIN : ce que la COP21 a changé !

"C'est peut-être une anticipation de l'accord, mélangée à d'autres facteurs", estime Thibault Laconde, consultant et auteur du blog Energie & développement.
"C'est un des intérêts potentiels de l'accord. Au-delà de la portée juridique, il peut inciter à changer les choses avant de se retrouver obligé de le faire" par de nouvelles lois environnementales, précise-t-il.
Et effectivement, dans de nombreux domaines, le début de l'année 2016 a été marqué par des changements notables et qui vont souvent dans le bon sens.
-le début de la fin du charbon
-l'après pétrole est encore loin mais se prépare
-les énergies renouvelables ont le vent en poupe
Le plus dur reste pourtant à faire estime le HUFFPOST du 22 04 2016:" Même si les émissions de CO2 sont restées stables en 2014 et 2015, il ne faut pas crier victoire. Pas du tout. 2015 fut l'année la plus chaude jamais enregistrée, de loin, depuis le début des mesures en 1880. Et les mois de janvier, février et mars 2016 ont chacun, respectivement, été les plus chauds jamais enregistrés". ==> lire la suite

L'association Générations futures publie une première "carte de France des victimes de pesticides":

"Notre commune est exposée aux pulvérisations de pesticides au ras des habitations, d'une école et d'un gymnase." "Petit à petit, les bois autour de mon habitation ont laissé place à l'agriculture intensive". "Nous avons été recouverts par un brouillard de pulvérisation de pesticides." "L'un de nos voisins du lotissement a développé un lymphome. C'est le quatrième cas dans notre village en cinq ans." Ces témoignages de victimes avérées ou présumées de pesticides ont été recueillis par l'association Générations futures qui a mis en ligne le 21 avril 2016 une "carte de France des victimes" de ces substances. Environ 200 témoignages d'agriculteurs ou de riverains de propriétés agricoles figurent déjà sur la carte et 200 autres signalements sont en cours de validation.Le département des Yvelines est concerné. ==> voir la carte interactive

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Les potentiels de la BIO-ECONOMIE :
de la photosynthèse à l'industrie, de l'innovation au marché
par Claude Roy : un article paru dans la revue futuribles n° 410 de janvier-février 2016

La prise de conscience croissante de l’épuisement de nos ressources et des conséquences, en particulier sur le climat, de nos modes de consommation et de production, a contribué à rappeler à l’humanité que notre monde est fini et qu’à trop puiser dans notre écosystème, on risquait d’atteindre un point de non-retour. Infléchir les modes de production et de consommation de tous, dans tous les pays, à l’horizon de la fin du siècle, est sans aucun doute un objectif trop ambitieux, mais il vaut la peine qu’on l’affiche et que l’on tente de se donner les moyens d’y parvenir. La bioéconomie ou économie du « carbone vert » fait partie de ces moyens, comme le montre Claude Roy dans cet article. Elle consiste à valoriser les fruits de la photosynthèse végétale non seulement en aliments, mais aussi en matériaux, bases chimiques, fertilisants, énergie…Claude Roy nous présente les principales caractéristiques de la bio - économie, en particulier en France, les filières économiques qu’elle recouvre et leur potentiel, notamment en termes d’emploi ; il montre surtout comment elle pourrait contribuer à faire face aux défis majeurs de ce monde dont on redécouvre aujourd’hui la finitude. Sobriété, économie du renouvelable et séquestration du carbone : voici trois « issues de secours » possibles, au coeur de la bioéconomie, pour peu que l’homme ait à coeur de valoriser ses cultures agricoles et ses forêts. ==> Lire l'article